Prendre conscience par la perte

Prendre conscience par la perte

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L'une des choses les plus tristes que j'ai lues depuis longtemps est cet extrait déchirant du New York Times (23/02/10) à propos d'un survivant du tremblement de terre haïtien :



'Ne me coupez pas la jambe!' Fabienne Jean a crié à plusieurs reprises alors qu'elle était portée à travers les portes de l'hôpital général ici après le tremblement de terre . 'Je suis un danseur. Ma jambe est mon gagne-pain. S'il vous plaît, ne prenez pas ma jambe.



Sa douleur, son angoisse et son désespoir absolu associés à la perte de sa jambe et à l'impuissance abjecte de changer ce qui est, m'ont saisi comme un étau, expulsant l'émotion vers le haut et hors de moi dans une convulsion semblable à un vomi.

Le caractère poignant de cette histoire a mis en évidence, d'un seul coup violent, des pertes récentes dans ma vie que je n'avais pas permis d'exprimer pleinement sur le plan émotionnel : deux amis qui sont décédés de façon inattendue, et peut-être encore plus précisément, ma propre perte de santé due à à la maladie rénale et à tout ce que cela implique - perte de bien-être, de vitalité, d'années de vie, absence des machines utilisées pour me maintenir en vie. Je pense que la raison pour laquelle je me suis senti si secoué par l'horreur de Fabien Jean est qu'il a touché une corde sensible en moi - je veux que mes reins et tout ce qu'ils font pour moi, me reviennent.

L'ironie la plus cruelle est que nous n'apprécions souvent pas pleinement la vie, les gens, nos corps et leur fonction étonnante, jusqu'à ce qu'ils disparaissent. La perte nous réveille, nous sort de notre torpeur. En ce moment, j'ai une conscience aiguë de la fragilité de la vie et de la chance que j'ai. J'espère ne jamais l'oublier. Le moment de danser est venu.



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